Le Parlement congolais appelle à la réforme de l’administration publique

Article : Le Parlement congolais appelle à la réforme de l’administration publique
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16 septembre 2020

Le Parlement congolais appelle à la réforme de l’administration publique

Dans son discours d’ouverture officielle de la session parlementaire de septembre, essentiellement consacrée aux questions budgétaires, la Présidente de l’Assemblée nationale, Jeannine Mabunda Lioko Mudiayi, a appelé de ses vœux à la poursuite de la réforme de l’administration publique congolaise.

Il faut dire d’emblée que la réforme de l’administration publique doit aller de pair avec le processus législatif. J’entends par-là l’adoption de lois qui sont indispensables à la mise en œuvre efficace de réformes structurelles, afin de s’attendre à avoir les effets positifs sur le long terme. 

En effet, au cours des dernières décennies, plusieurs projets de réforme ont été lancés et entrepris dans l’administration publique congolaise pour améliorer son efficacité, ainsi que pour réduire les coûts et la taille de cette dernière. Mais on sait bien qu’une réforme se déroule avec succès que dans la mesure où, au bout du compte, sa mise en oeuvre sert à optimiser des ressources en terme d’économie, d’efficacité et d’efficience

Des résultats peu concluants

Il y a lieu de constater que malgré tous les efforts déployés et les moyens financiers alloués par les différents gouvernements qui se sont succédé, les résultats n’ont pas été concluants en raison notamment de l’absence de véritable volonté politique forte et d’une grande détermination pour lutter efficacement contre la corruption endémique, véritable gangrène qui ronge le pays, et l’impunité dont jouissaient souvent les auteurs de ces actes. 

Autres temps, autres moeurs, dit-on. Depuis son investiture à la magistrature suprême, le président Félix Tshisekedi a montré sa volonté de lutter efficacement contre la corruption et la mauvaise gouvernance dans son pays. Et, le peuple congolais, dans son ensemble, a salué cette volonté de lutter véritablement contre cette gangrène qui lui prive des moyens substantiels pour satisfaire ses besoins les plus fondamentaux. 

Toutefois, l’une des grandes difficultés à laquelle se heurte l’administration de Félix Tshisekedi dans la mise en oeuvre efficace et efficiente de nouvelles politiques publiques et programmes gouvernementaux destinés à améliorer les conditions de vie de sa population, est assurément la faiblesse de l’administration publique et sa capacité dans la mise oeuvre effective des politiques publiques initiées.  

Les projets de réforme menés par les gouvernements précédents n’ont pas été satisfaisants au point qu’il est pratiquement difficile à ce jour d’évaluer les effectifs réels de l’administration publique congolaise. Plusieurs raisons expliquent cette faiblesse de l’administration publique, notamment le besoin d’exercer une emprise sur la haute fonction publique, avec pour conséquences le clientélisme politique, a mené à un recrutement pléthorique et à des nominations de courtisans et autres militants de partis politiques à des différents rôles et responsabilités, sans tenir compte des compétences et de l’expérience de ceux-ci.

Le président Tshisekedi et son gouvernement doivent prendre à bras le corps cette problématique qui affecte l’efficacité de l’administration publique. Ils doivent comprendre que s’ils veulent réellement éradiquer ce phénomène qui gangrène les principaux services et institutions publics du pays, ils devront engager, dès maintenant, une réforme substantielle, profonde et intelligente de l’administration publique, sinon, le succès de l’action gouvernementale risque de n’être pas au rendez-vous.

Une telle réforme doit viser principalement les objectifs suivants : la  promotion de l’efficience et de l’efficacité, la transparence et la responsabilité dans la gestion et l’utilisation à bon escient des ressources publiques, et l’amélioration de la qualité des prestations des services aux citoyens. De plus, le gouvernement congolais doit veiller à ce que l’administration publique soit professionnelle et apolitique, fondée sur le mérite et dont le recrutement des fonctionnaires est clair et transparent, et les promotions basées sur les compétences et l’expérience. Une administration publique qui réponde aux normes éthiques les plus élevées et qui assure des services de qualité au peuple congolais.

Isidore KWANDJA NGEMBO

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