Canada – Île Maurice : deux candidats en vue pour prendre la direction de l’OIF

13 novembre 2014

Canada – Île Maurice : deux candidats en vue pour prendre la direction de l’OIF

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L’île Maurice et le Canada sont deux pays avec des parcours historiques similaires. Comme le Canada, l’île Maurice a été successivement colonisée par les Français et les Britanniques avant d’accéder à l’indépendance en 1968.

Les deux pays sont à la fois membres du Commonwealth et de la Francophonie. À la différence que le Canada reconnait légalement l’anglais et le français comme les deux langues nationales du pays, alors que l’île Maurice ne reconnait que l’anglais comme seule langue du pays qui a le statut de langue officielle et langue de l’administration publique, non pas le français.

À l’île Maurice, seule la version anglaise de textes législatif, exécutif et judiciaire est considérée comme la version officielle. Dans le secteur de l’éducation mêmement, l’anglais est l’unique langue obligatoire d’enseignement secondaire et la seule langue des manuels scolaires.

Et pourtant, il est beaucoup plus facile pour la majorité des Mauriciens d’apprendre le français que l’anglais en raison des affinités linguistiques avec le créole mauricien, un mélange de langues maternelles des descendants d’esclaves africains et du français.

Le candidat de l’île Maurice à la tête de la Francophonie devrait convaincre son pays à reconnaitre officiellement le français comme une deuxième langue du pays. Par ce geste, l’île Maurice lancerait un message positif à l’égard des autres États membres de l’OIF, notamment le Québec qui est très sensible à la question de langue. L’île Maurice a un défi énorme à relever dans la promotion de la langue française.

Depuis le début de cette campagne pour la succession à l’OIF, tous les spécialistes et stratèges politiques qui s’intéressent à cette Organisation, les diplomates et les médias n’ont cessé de le dire que tant et aussi longtemps que l’Afrique avancera en ordre dispersé, elle n’aidera aucun candidat du continent.

Jean-Claude de l’Estrac est très conscient de ce handicap sur le chemin de son accession à la direction de l’OIF. Dans une entrevue qu’il a accordé au journal L’express, du groupe La Sentinelle, dont il est le grand patron,  M. De l’Estrac reconnait implicitement que ses chances sont minces pour succéder à Abdou Diouf :

« Je ne sais pas si on peut considérer que nous sommes dans la position de favori, m’enfin nous sommes un de candidats principaux avec ses difficultés qui, on a même peut-être encore trop de candidats. Nous sommes au moins quatre candidats officiels africains pour l’instant, à moins deux mois du sommet, et si arrivée à Dakar, nous sommes toujours quatre, par exemple, face à une candidature canadienne qui a faite aussi une belle campagne, l’Afrique ne passera pas » disait-il.

Effectivement, la multitude de candidats africains profitera à Michaëlle Jean qui, il faut le dire, est la seule candidate dans cette course qui a un accès privilégié aux acteurs clés de la gouvernance mondiale.

De plus, elle est la seule à proposer une vision porteuse et réaliste pour une Francophonie économique qui saura accompagner résolument les pays africains dans leurs efforts de développement.

Michaëlle Jean est également la seule qui a compris que la Francophonie n’est pas qu’africaine, elle est aussi européenne, américaine et asiatique. Elle est la seule qui est allée dans tous ces continents pour faire campagne.

Elle est présentement en visite dans trois pays membres de la Francophonie d’Asie du Sud-Est (Vietnam, Cambodge et Laos) du 13 au 18 novembre 2014 pour présenter sa vision pour la Francophonie du XXIe siècle.

Tout compte fait, dans deux semaines sans doute, l’un ou l’une de deux candidats sera couronné(e) à la tête de la Francophonie.

Isidore KWANDJA NGEMBO, Politologue

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