Quand une enquête qui se voulait révélatrice de la gouvernance de l’OIF perd de sa crédibilité!

19 juin 2017

Quand une enquête qui se voulait révélatrice de la gouvernance de l’OIF perd de sa crédibilité!

Tout d’abord, il convient de le dire d’emblée clairement que personne n’est contre l’enquête qui a été menée par le Bureau d’enquête du Journal de Montréal à l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF).

Dans une société démocratique, le journalisme d’investigation est utile, voire même nécessaire, en ce sens qu’il veille au bon fonctionnement et à la transparence dans la gestion de nos institutions publiques. C’est d’ailleurs l’un des moyens les plus efficaces que les professionnels des médias utilisent, en toute indépendance et objectivité, pour démasquer et révéler notamment, des faits de corruption et autres méfaits, de détournement de fonds/biens publics à des fins personnelles ou d’abus de pouvoir.

Au fond, ce qui est troublant et incompréhensible au sujet de cette enquête, ce n’est pas tant l’indignation ou le désenchantement exprimés, dans les médias et autres réseaux sociaux, par d’honnêtes citoyens qui travaillent dur pour nouer les deux bouts du mois, et entendent que des sommes colossales auraient été dépensées pour la rénovation d’un édifice, c’est plutôt la manière dont les résultats de cette enquête ont été présentés astucieusement et utilisés par une certaine presse pour susciter un tollé général auprès de l’opinion publique francophone, et particulièrement québécoise et canadienne.

Une enquête qui aurait pu servir de base et contribuer à une réflexion profonde sur le fonctionnement général de nos institutions, tant à l’échelle locale, nationale qu’internationale, et ouvrir la voie à d’éventuelles réformes possibles qui s’imposent pour une utilisation à bon escient des deniers publics, a malheureusement servi de sources pour des attaques personnelles, au point d’annihiler tout le crédit qu’on pouvait encore lui accorder.

En effet, au lieu de nous parler beaucoup plus sur ce à quoi l’enquête a porté essentiellement, à savoir, la gestion de l’OIF ou même du bilan de Michaëlle Jean à 18 mois de la fin de son mandat, nous avons été servis, comme lecteurs, auditeurs ou téléspectateurs, par des attaques en règle contre sa personne.

Il faut que ça soit clair et net, nous ne sommes pas en train de nous porter à la défense d’une gouvernance à laquelle nous ne sommes aucunement comptables, ni de près ni de loin, ce que nous déplorons vivement, c’est cet acharnement contre la personne de Michaëlle Jean. Cette manière subtile de balancer, de façon brute, des gros chiffres qui auraient été dépensés, pour susciter l’indignation du public, et par ricochet, fournir des munitions aux détracteurs qui s’en sont d’ailleurs servis à cœur joie pour mener des attaques en règle contre la pauvre dame.

Cette manière subtile de balancer, de façon brute, des gros chiffres qui auraient été dépensés, pour susciter l’indignation du public, et par ricochet, fournir des munitions aux détracteurs qui s’en sont d’ailleurs servis à cœur joie pour mener des attaques en règle contre la pauvre dame.

Sachant pertinemment bien que le mandat de Michaëlle Jean achève à la fin de l’année prochaine, derrière ces révélations et tout cet acharnement médiatique sans pareils, l’on peut y voir toute sorte de scénarios, y compris les intentions inavouées de saper sa crédibilité et ainsi nuire toutes ses chances de pouvoir rempiler pour un second mandat. Une stratégie qui, si elle s’avérait exacte, risquerait fort bien d’avoir un effet inverse de celui escompté par ses détracteurs.

Tout compte fait, Michaëlle Jean ne devrait pas perdre de vue que, si en 2014 c’était son discours et la perception positive qu’on avait d’elle qui ont prévalu, en 2018 ce serait le bilan de réalisations tangibles et concrètes qu’il faudrait présenter pour convaincre l’opinion publique francophone.

Lire aussi : Michaëlle Jean : une controverse qui ne sert pas les intérêts du Canada, ni ceux du Québec à l’OIF

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